Quand nous disons cas particulier, c’est que nous espérons que la situation ne se représentera plus. Il s’agit des ateliers en milieu scolaire ou en centres de loisirs mis en place suite à la pandémie de COVID-19. Il s’agissait, pour les autorités, d’une part de permettre d’alléger les effectifs en classe au moment de la réouverture des classes, et d’autre part de proposer aux enfants des ateliers leur permettant d’accéder à la culture et au sport durant les périodes de vacances. Au fait, 2S2C pour Sport, Santé, Culture et Citoyenneté.

Mis en place à la hâte et dans des conditions parfois difficiles, ces ateliers ont néanmoins permis à de nombreux enfants, parfois éloignés de la pratique culturelle, d’accéder à l’art et au théâtre.

Comme de nombreux artistes mobilisés en mai et juin 2020, nous avons participé à ces ateliers. Il s’agissait, sur des séances uniques en demi journée, de proposer aux enfants de se confronter à l’écriture, la mise en scène et le jeu théâtral.

On pourra objecter que ces ateliers étaient tellement courts qu’ils ne permettaient pas de mener un travail en profondeur. C’est tout à fait exact. Toutefois, de la même façon que des interventions courtes en classe telles que décrites dans l’article « Les interventions autour de représentations », cela apporte aux enfants une sensibilisation aux arts de la scène et leur permet de toucher du doigt la difficulté qu’il peut y avoir à concevoir et jouer une saynète.

Lors de nos interventions, certains groupes n’arrivaient à rien au terme de la séance. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agissait d’un échec total. En effet, lorsque la situation se présentait, nous pouvions expliquer aux enfants le processus de création qui se solde parfois par des séances de travail plus ou moins productives. Par conséquent, bien que le travail n’ait pas abouti à une création, il s’agissait quand même de théâtre.

Pour ce qui concerne les vacances apprenantes, la question ne se pose pas de la même manière, dans la mesure où ces ateliers se déroulent sur plusieurs jours. Le groupe peut ainsi se familiariser avec le travail de répétition en revenant chaque jour pour participer à une séance de travail théâtral. Dans ce cas, le résultat est bien plus probant. Et pour cause, il ne s’agit pas de répéter pendant 2 ou 3 heures, mais de travailler des scènes de théâtre sur 4 ou 5 séances de 2 heures. A chaque fois que nous avons mené ce genre d’action, un spectacle a pu être produit en fin de semaine et présenté aux autres enfants des centres de loisirs, pour le plus grand bonheur de tous.

Comme vous le voyez, quoi que se situant un peu à la marge de ce qu’il est convenu d’appeler de l’action culturelle, ces ateliers n’en constituent pas moins une opportunité sérieuse pour les enfants concernés, de se frotter au théâtre et au jeu d’acteur. Mais bien entendu, ces types d’interventions sont par nature exceptionnelles et ne peuvent pas constituer une base d’action culturelle auprès d’enfants ou d’adolescents. Quoi qu’ils pourraient être source d’inspiration pour une action en profondeur que des autorités locales voudraient mener sur un territoire pour rapprocher certains publics des arts en général et du théâtre en particulier.